Odermatt pour une "première" en Super-G?
Le Super-G masculin des Mondiaux de Saalbach se tient vendredi. Les Suisses font clairement partie des favoris avec comme chef de file Marco Odermatt qui vise sa première médaille dans la discipline.
En jetant un coup d'oeil au palmarès de Marco Odermatt, on pourrait penser à une erreur. 24 podiums, 14 victoires, deux globes de la discipline, mais aucune médaille en Super-G.
"Odi", 11e à Cortina en 2021, 4e il y a deux ans à Courchevel et éliminé aux JO de Pékin alors qu'il pouvait viser du métal, n'a pas encore su dompter le Super-G lors des grands rendez-vous comme il a su le faire en géant.
Pour se rendre compte du crime de lèse-majesté, sur ses 22 derniers Super-G, Odermatt est monté à 17 reprises sur le podium. Il a encore fait deux fois 4e, deux fois 5e et une fois 7e à Wengen cette année pour son pire résultat en...trois ans.
Le Nidwaldien a concédé devant la presse que le fait d'avoir déjà remporté des médailles d'or aux Mondiaux en France voici deux ans lui enlevait un peu de pression: "J'ai deux médailles d'or à la maison et j'espère bien compléter ma collection. Je suis en forme avec un super mois de janvier et des succès à Adelboden, Wengen et Kitzbühel."
Un quatuor de choc
Une chose a pourtant changé cet hiver, c'est la montée en puissance des autres spécialistes de vitesse dans les rangs de Swiss-Ski. Sur les cinq courses de Coupe du monde qui ont eu lieu jusqu'ici, les Helvètes en ont remporté trois. Odermatt a glané deux succès et Franjo von Allmen un. Mais surtout, les Suisses sont à chaque fois montés sur le podium. Odermatt n'est de toute façon pas dupe et n'utilise pas le passé pour justifier l'avenir: "Tout recommence à zéro. Peu importe ce qui s'est passé avant."
Pour accompagner le prodige du ski mondial, Franjo von Allmen, Stefan Rogentin et Alexis Monney seront non seulement des équipiers, mais surtout des adversaires de valeur pour "Super Marco". Car pour avoir le droit de défendre les couleurs de la croix blanche, il fallait compter un podium cette saison.
Cela signifie qu'un Justin Murisier, 13e de la discipline, ne peut pas s'élancer parce que quatre autres athlètes sont meilleurs que lui. La densité suisse est si folle que Loïc Meillard et Arnaud Boisset, 2e et 3e des finales de l'an dernier à Saalbach, n'ont jamais pu considérer une sélection.
Attention aux Nord-Américains
Représentant de l'ancienne garde à seulement 30 ans, Stefan Rogentin pourrait bien tirer son épingle du jeu. Vainqueur du Super-G des finales de la saison passée, le Grison affiche une régularité déconcertante. Dans l'ombre d'autres coureurs plus charismatiques, le skieur de Lenzerheide pourrait se révéler et utiliser le soleil autrichien pour entrer dans la lumière.
Parmi les autres contradicteurs des Suisses, l'Américain Ryan Cochran-Siegle, en argent à Pékin et vainqueur des deux entraînements de descente, le tenant du titre canadien James Crawford, son compatriote Cameron Alexander et les Autrichiens avec notamment Vincent Kriechmayr ne se laisseront pas faire.